Deux châteaux pour le Ballon

Les châteaux de Rougemont et du Rosemont illustrent la rivalité entre les comtes de Montbéliard et ceux de Ferrette, leurs cousins, tous descendants de Louis de Mousson.

Ces deux fiefs se partagèrent un temps les terres situées au sud du Ballon, puis furent réunies sous la couronne de Ferrette, avant d’être rattachés, par le mariage de Jeanne de Ferrette, aux terres des Habsbourg, archiducs d’Autriche.

Le château de Rougemont, mis au jour et restauré depuis 1977 par des archéologues et historiens de Rougemont le Château, domine la vallée de la Saint Nicolas. Construit au XIème siècle par Louis 1er, comte de Ferrette ou par son fils Ulrich 1er.

 Il fut remanié, sans doute suite  à un incendie, entre la fin du XIIIème  et le début du XIVème.. Il appartint jusqu’en 1347 aux comtes de Ferrette, puis fut apporté à Albert II de Habsbourg par son épouse Jeanne de Ferrette. Il fut détruit, semble-t-il, entre 1365 et 1370 après une attaque  qui provoqua, au mieux, la fuite, au pire, le massacre de ses occupants. Les historiens attribuent cette attaque à l’une des bandes de mercenaires, qui après la guerre de Cent Ans, continuaient à mettre le pays à feu et à sang. Leur chef pouvait être Renaud de Cervole ou Enguerrand de Coucy, tous deux connus pour leurs exactions.

Le château du Rosemont dont les ruines, laissées à l’abandon, sont encore visibles au dessus de Riervescemont, domine la vallée de la Rosemontoise. Il fut construit au XIème siècle par l’un des premiers comtes de Montbéliard. Il exerçait son autorité sur un grand nombre de localités et fut longtemps le fief le plus prestigieux de la région. Il passa ensuite aux comtes de Ferrette et fut rattaché aux terres des Habsbourg en 1347. Plus heureux que le château de Rougemont, il résista en 1365 aux attaques de l’archiprêtre Arnaud de Cervole. La guerre de Trente Ans en eut raison . Assiégé et bombardé par les Suédois, il fut pris et détruit en 1632. On dit que la femme du gouverneur fut précipitée dans le ravin du haut du donjon, tragédie qui donna naissance à la légende de la Dame blanche.

Source : le Ballon d'Alsace, édition NEO

La légende de la Dame blanche

Un jeune homme remontait la vallée de la Rosemontoise. Il passait au pied des ruines du château lorsqu’il fut accosté par une dame de blanc vêtue et suffisamment séduisante pour l’entraîner dans la forêt à proximité du château.

Arrivés devant une grille en fer au pied d’un rocher, la dame la toucha et en grinçant la grille pivota donnant accès à un souterrain. Ils s’y engagèrent et parvinrent à une salle voutée, faiblement éclairée, dans laquelle étaient entassés de nombreux coffres. La dame souleva l’un des couvercles, le coffre était rempli de pièces d’or.

Le garçon vit tout à coup, dans un coin de la salle, un monstre horrible, la gueule ouverte, qui semblait garder le trésor. Courageux mais pas téméraire, il détala sans attendre la moindre explication. La dame eut beau l’appeler, le supplier, il ne s’arrêta  que lorsqu’il eut retrouvé le chemin de la vallée.

Il raconta son aventure. On lui apprit qu’il avait rencontré la Dame du Rosemont.. Elle vécut il y a bien longtemps, belle et séduisante, elle fit beaucoup de mal autour d’elle. A force de voler les gens, elle était devenue très riche. C’est pour cela qu’à sa mort, elle fut condamnée à rester avec l’affreux démon de la grotte.

Mais tous les cent ans, elle a la possibilité de reprendre sa forme humaine et si quelqu’un la suit et accepte le trésor, elle sera délivrée du maléfice.