Le lynx

Il n’est pas facile d’apercevoir un lynx dans le massif du Ballon d’Alsace. Farouche et solitaire le lynx se laisse difficilement approcher, il est vrai aussi, qu’ils ne sont pas nombreux  dans les Vosges ; on ne les rencontre qu’en Alsace, dans la forêt de Ribeauvillé, où ils ont été réintroduits à partir de 1983. Autrefois présent dans toute l’Europe le lynx a subi un net recul dès la fin du moyen-âge. Une des principale raisons de ce déclin semble être le commerce des fourrures. Le lynx, facile à piéger, aurait disparu des forêts vosgiennes alors que le loup et l’ours y étaient encore présents vers la fin du XVII ème siècle.

Dans les années 1970, devant la menace d’extinction de l’espèce, le ‘’Groupe Lynx International ‘’ se donne pour mission de la protégeret de tenter sa réintroduction dans les pays où elle peut encore prospérer. A partir de 1983 la France s ‘est associée à l’effort international en engageant une opération de réintroduction dans le massif vosgien. Seul problème, le braconnage, les éleveurs craignant pour leurs troupeaux, les chasseurs jaloux de leur gibier, les lynx ont bien du mal à survivre et se reproduire.

Le lynx est-il si redoutable ? Chaque individu vit sur un territoire de 150 à 600 km2 en fonction de l’âge, du sexe et des ressources alimentaires. Il ne peut donc pas pulluler, chaque femelle met au monde deux à quatre petits, mais plus de la moitié meurent avant d’être adulte. Le lynx a un territoire qu’il défend contre tout intrus, sauf pour se reproduire, c’est un solitaire. C’est un carnivore, on lui reproche de s’attaquer aux chevreuils et chamois mais il est loin de les décimer, ses proies sont essentiellement des petits mammifères comme le lièvre, petits rongeurs et petits carnivores ou encore oiseaux que son agilité lui permet de capturer.

Ce superbe félin, facilement reconnaissable à sa robe tachetée, à ses longues pattes, à sa queue courte terminée de noir et à ses oreilles pointues surmontées de pinceaux de poils raides fait l’objet d’une intense polémique. Ses défenseurs le considèrent comme un maillon important des écosystèmes qui régissent la vie sauvage de la montagne.