Marcaire et Marcairie
Au cours des siècles, les activités nées au moyen-âge, l’élevage, la fabrication de produits laitiers, l’extraction des minerais et par la suite l’exploitation des forêts favorisèrent le peuplement du massif.
Jusqu’à la fin du moyen âge, aucune voie carrossable ne pénétrait dans le massif qu’il fallait contourner soit par la trouée de Belfort, soit par la vallée de la Moselle, le col de Bussang et la vallée de la Thur. Au XVème siècle, un chemin partant de Masevaux , dans la vallée de la Doller menait par le Gresson et le col des Charbonniers à Saint Maurice. En 1510 l’empereur d’Allemagne, Maximilien 1er accorda à Masevaux un droit de péage destiné à son entretien (APRR and Co n’ont rien inventé !!!)
Chaque année au printemps les pasteurs quittaient les vallées de la Moselle, du Rahin, de la Savoureuse et de la Doller pour gagner les pâturages d’été appelés wasen du côté alsacien, voisons, gazons, chaumes, plans et planches sur les versants lorrains et comtois. Ils s’arrêtaient aux emplacements favorables, à l’abri des vents dominants et toujours près d’une fontaine. On appelle toujours ; encore de nos jours, une source qui donne naissance à un ruisseau gesick en Alsace et goutte partout ailleurs.
Peu à peu, ils ont construit sur les alpages des abris rudimentaires où ils purent passer toute la belle saison avec leur troupeau et fabriquer beurre et fromage. On les appelait en alsacien melker, désignant l’homme produisant le lait et ses dérivés, mot dérivé de l’allemand milch, le lait. Il fut francisé en marcaire et la ferme, die melkerei, se modernisa peu à peu et devint en français une marcairie, notre moderne ferme auberge.
Source : Le Ballon d'Alsace, éditions NEO