Quelle est l’origine du mot Ballon, sommet des Vosges ?
De nombreuses explications ont été données dont quatre plus sérieuses.
Parmi celles-ci deux peuvent être écartées d’emblée : la première : une racine allemande, Belchen, la région du Ballon d’Alsace n’ayant jamais été à l’époque celtique de parler germanique, la deuxième : la forme des ballons, les sommets des Vosges ne sont pas tous de forme arrondie, d’autres dont la forme pourrait justifier cette appellation sont appelés têtes ou planches en français ou kopf en alsacien.
Restent en présence deux racines, l’une latine, l’autre celtique : la variante latine fait dériver le mot ballon du mot pabulum, pâturage. Cela supposerait que les chaumes existaient déjà sur les ballons à l’époque romaine. Mais dès l’antiquité les latins écrivaient belus ou beleus. La racine bal ou bel, variante celtique, expliquerait à la fois le mot ballon en français et belchen en allemand.
Elle aurait son origine dans le nom d’un dieu. Les celtes rendaient-ils un culte à Bel ou Baal ou Belenus, dieu du soleil et de la mort, au sommet des montagnes ?
L’origine de ces mots ne serait-elle pas Bel du nom de la divinité que les druides honoraient lors des fêtes celtiques ? Les sommets formeraient un système géométrique en rapport avec certaines positions remarquables du soleil.
Au solstice d’été, du haut du Ballon d’Alsace, on peut voir le soleil se lever au-dessus du Petit Ballon. Lors des deux équinoxes il se lève au-dessus du Belchen, sommet de la Forêt Noire et au solstice d’hiver, au-dessus du Bölchenfluh, sommet du Jura suisse. De plus, le 1er Mai, du sommet du Ballon d’Alsace, on voit le soleil sur le Grand Ballon et le 1er Novembre, depuis le Grand Ballon, on voit le soleil se coucher sur le Ballon de Servance. Ces deux jours correspondent à des fêtes celtiques.
Les Celtes utilisaient-ils les montagnes pour repérer la course du soleil, et pour établir une sorte de calendrier ?
Source : Le Ballon d'Alsace aux éditions NEO