Bien soigner sa trousse de secours *
Parfois la rando rime avec bobo. Glissée dans le sac à dos, la trousse de secours est là pour faire face aux petits pépins ou attendre les secours en cas de vilaine blessure. Conseils pour composer sa trousse, avec le docteur Régis Galibert, médecin du Tarn, membre du Comité médical de la FFRP.
La trousse de secours pour qui ?
On distingue en réalité deux trousses :
- Celle de l'animateur (et/ou du groupe) qui n'est pas en charge de l'infirmerie. Il doit emporter la trousse collective contenant uniquement du matériel.
- Celle du randonneur, qui sert à ses maladies personnelles. Il doit emporter son matériel de base et ses médicaments sous sa propre responsabilité.
La trousse de secours pour quoi ?
Suivant l'état du malade ou du blessé, la trousse de secours doit permettre :
- De poursuivre la rando dans de bonnes conditions, avec tout le groupe.
- D'évacuer le blessé, en cas de blessure plus grave, vers le point d'arrivée s'il est proche, ou vers le point d'accès le plus proche. D'où la nécessité, avant le départ, d'étudier les "voies de dégagement" sur la carte IGN ou en reconnaissance sur le terrain.
- D'attendre les secours, avec pour corollaire la notion d'alerte et la nécessité de connaître les voies de dégagement évoquées ci dessus.
La trousse de secours de l'animateur
- Le téléphone portable, à n'utiliser qu'en cas d'urgence
- Le matériel :
- une paire de ciseaux, pour couper les compresses, les bandes, sinon les vêtements,
- des épingles à nourrice,
- une pince à échardes,
- des mouchoirs en papier,
- une couverture de survie,
- des morceaux de sucre emballés individuellement.
- La contention :
- une bande élastique collante (type "Elastoplast") de 6cm de large,
- deux bandes élastiques non collantes (type "Velpeau") de 6cm de large, pouvant servir à confectionner une écharpe,
- une attelle modelable (efficace au niveau de la cheville).
- Le pansement :
- dix compresses stériles 40x40,
- un rouleau de sparadrap,
- un paquet de bandes collantes (type "Stéristrip") pour fermer les plaies,
- des pansements anti-ampoules "seconde peau" (type "Compeed"),
- des pansements individuels de plusieurs tailles,
- des sets de froid, à usage unique ou que l'on met au congélateur.
- La désinfection :
- savon,
- désinfectant incolore : chlorhéxidine (Dosiseptine 0,05 non-alcoolique), antiseptique le moins allergisant,
- éosine aqueuse en dosettes,
- sérum physiologique en dosettes.
La trousse de secours du randonneur
- Les médicaments spécifiques à sa pathologie personnelle, après conseil pris auprès de son médecin pour savoir si son état de santé permet la pratique de la randonnée, en précisant bien le type de rando effectué.
- Les médicaments non spécifiques :de préférence lyocs, gélules ou comprimés secs
- douleurs et fièvres : paracétamol ou ibuprofène,
- diarrhées, vomissements, spasfon, arestal et ultra-levure pour une rando de plusieurs jours,
- infections, antibiotiques à large spectre pour une rando de plusieurs jours,
- conjonctivites, collyre de type boroclarine, emploi possible du sérum physiologique,
- coup de soleil, biafine ou cetavlon,
- courbatures, entorses légères , anti-inflammatoire ou set de froid
- saignements de nez , deux ou trois coalgan, comprimés de solupred oro-dispersible (pratiques, car ils fondent sous la lague).
A savoir :
- la bande Elastoplast ne peut servir à confectionner un strapping qui est un geste médical. Son utilité se limite au maintien de bandes ou de pansements
- l'aspirine est à proscrire de toutes les trousses de secours, car elle est très allergisante et son effet n'est pas meilleur que les profènes.
- la chaleur (d'une cigarette à 1cm de distance par exemple) est d'une totale efficacité sur les piqûres de guêpes ou autres insectes. Elle inactive et détruit le venin.
* Article paru dans Passion Rando